mercredi 9 avril 2014

La basilique St Epvre

 Durement éprouvée par les tempêtes de 1999, elle a -presque -retrouvé son lustre.











C'est à l'évêque de Toul Saint Epvre, évangélisateur zélé, que l'on dédia la paroisse primitive de la ville vieille. Nancy ne l'engloba en ses murs qu'à partir du XIIIème siècle. Plusieurs édifices se succédèrent en bordure de la place du marché dominée par la tour de la basilique. Ce beffroi faisait office de tour de guet où se réunissaient les représentants de la municipalité et où l'on conservait les archives.

L'édifice gothique, élevé entre 1436 et 1451, qui était scrupuleusement orienté, fut rasé en 1863 afin qu'on puisse lui substituer une basilique de style ogival au chœur tourné vers le sud. Prosper Morey (1805-1886), architecte municipal, vit son projet sélectionné ; il travailla au nouveau Saint-Epvre de 1862 à 1875. On lui doit également les églises Saint-Fiacre et Saint-Nicolas. Très controversé quant à son style et parce que l'on n'avait pas conservé (contrairement aux assurances données aux nancéiens) l'ancienne tour, le projet achevé reçut finalement les louanges de Viollet-le-Duc.

L'abbé Simon, curé de Saint-Epvre, lança une souscription publique pour faire face aux travaux ; son successeur à partir de 1865, l'abbé Trouillet, poursuivit son œuvre en sollicitant les grands de ce monde qu'ils appartiennent à l'élite lorraine ou au gotha européen. L'empereur François-Joseph offrit le grand escalier d'accès et des verrières le représentant, ainsi que son épouse, sous les traits de saint François et de sainte Elisabeth, les vitraux offerts par Napoléon III et l'Impératrice les figurent en saint Louis et sainte Eugénie (vitraux aux visages retouchés après 1870).

L'abbé Trouillet veilla aussi à faire dégager Saint-Epvre de l'étau des ruelles tortueuses qui l'enserraient. Il repose dans le transept ouest sous son portrait en orant de marbre blanc ; ce tombeau rappelle les libéralités du prêtre envers sa paroisse (il offrit, par exemple, les symboles des quatre évangélistes qui décorent le parvis). On retrouve l'effigie du jeune curé Trouillet bénissant sur le pied droit le plus à l'ouest du grand porche.
De nombreux vitraux, boiseries, pièces de mobilier et une spectaculaire crèche furent réalisés par des artisans viennois, comme pour rappeler que la famille de Lorraine régnait alors sur l'Autriche.

Par privilège papal l'église Saint-Epvre fut promue basilique mineure en 1874.
La verrière, figurant saint Epvre ayant à ses pieds la maquette de l'ancienne église gothique et sainte Odile, vit le jours à la Belle Epoque.

La tour s'élève jusqu'à 87 mètres au-dessus de ses propres toitures de cuivre verdi ; elle domine la ville vieille et abrite des familles de faucons crécerelle.
En décembre 1999 la tornade qui ravagea la France mit à mal la basilique, elle avait été classée au titre des Monuments Historiques quelques mois auparavant.

Sa rénovation extérieure est programmée sur quinze ans.

Au centre de la place Saint-Epvre, qui ne conserve plus l'écrin d'arcades de ses halles, au milieu d'un pavage en écailles, se dresse la statue de René II par Mathias Schiff. Elle fut érigée à l'occasion du jubilé de l'abbé Trouillet.

(Sources: office du tourisme de Nancy)

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